Otchoz

Monsieur H. a des désirs d'avenir

mercredi, mai 31

C'est dans l'air.

Pourquoi qu'on supporte pas la vie du moment qu'il suffit d'un rien pour vous en priver ? Un rien l'amène, un rien l'anime, un rien la mine, un rien l'emmène. Sans ça, qui supporterait les coups du sort et les humiliations d'une belle carrière, les fraudes des épiciers, les tarifs des bouchers, l'eau des laitiers, l'énervement des parents, la fureur des professeurs, les gueulements des adjudants, la turpitude des nantis, les gémissements des anéantis, le silence des espaces infinis, l'odeur des choux-fleurs ou la passivité des chevaux de bois, si l'on ne savait que la mauvaise et proliférante conduite de quelques cellules infimes ou la trajectoire d'une balle tracée par un anonyme involontaire irresponsable ne viendrait inopinément faire évaporer tous ces soucis dans le bleu du ciel.

R.Queneau, in Zazie dans le métro

Sur ces belles paroles, je tiens d'abord à demander des excuses quant à ma relative absence ces derniers temps. Vous aurez noté que mes commentaires et notes se font rares mais, et j'espère que vous excuserez l'extrême platitude du lieu commun, ou qu'au moins vous le prendrez avec l'humour nécessaire, vous êtes bien sûr dans mon coeur. C'est juste que j'ai pas trop trop le temps. Aussi vous me pardonnerez ce que nous appellerons de la parcimonie dans mes commentaires. Je pense ici à Mariannekipleure, Evariste, IK&Scheiro, Perle, Ada qui m'a laissé un très gentil commentaire ainsi que puiteppe troll, Geoooorges, Stram, Sushiwa, Psychedel33t et tous les autres. J'essaye de vous lire et je vais faire un effort ces prochains jours pour vous répondre un peu partout.

Maintenant finies les palabres confessionnelles, les choses sérieuses.
C'est la fin de l'année. Les élèves les moins courageux et une bonne partie des secondes se sont déjà fait la malle. Pour ma part j'arrête la semaine prochaine, jour pour jour i.e. mercredi 7.
Pour l'heure le cours d'éco ressemble à une grande répétition. Chacun accorde son instrument pour le grand orchestre de l'apocalypse, du grand soir, du jugement dernier, de la grande traversée, ou mieux peut-être du dernier cours de l'année. On a pas la tête à l'économie et aux mécanismes de la dette ce mercredi en salle A7, on préfère largement évoquer l'année, les élèves, les profs, les différentes géographies des élèves dans la classe, dire nos quatre vérités et se les entendre dire à son tour. 8 heures avec ce prof par semaine, et la certitude de ne plus l'avoir l'année prochaine. Forcément, le fond de l'air est un peu amer même si il fait soleil et que l'été est là.
Sinon le bac se prépare toujours.

Libellés : Rien ne vaut ma vie

posted by Monsieur H at 13:17 12 comments

jeudi, mai 18

C'était il y a un an, rétrospective

Chose promise chose due, j'achevais avant-hier ma note en vous promettant les paroles d'un sage. Je ne manque pas à mon engagement, et vous livre donc ce qui fut il y un an le combat, l'Intifada des justes de ce siècle. Il s'appelait Clément, et est parti il y a un peu moins d'un an. Comme je l'évoquais récemment, sa pensée est plus que jamais d'actualité, mais plus un mot, lisons le maître.

Création du MDECFCAABPOF

le Mouvement de Défense de l'Exception Culturelle Française Contre les Agressions Américaine particulièrement les Bals de Promo et les Oignons Frits

Décomposition :

Mouvement: seulement parce que c'est moins agressif que front
Défense: c'est donc dans un but défensif
Exception Culturelle Française: c'est un peu comme le monstre du Loch Ness mais qu'importe
Agression: pif paf clops
Américaine: Il n'y a aucun d'anti-américanisme primaire non, seulement du secondaire
Bals de promo: certains comprendront pourquoi ça me prend tout à coup, les autres n'ont qu'à se rapporter à tous les films pour ados
Oignons Frits: c'est vraiment répugnant

But :

Notre but est de rétablir les belles traditions estudiantines françaises, comme le chant sur barricade, la course aux CRS, et la grogne. Et de ne pas se laisser avoir par les monstrueuses traditions de ces idiots d'évangélistes puritains américains que nous imposent les prof d'anglais, qui nous apprennent désormais l'américain.
Alors défendons nous bordel!

Effectivement, c'était il y a 365 jours et il est bon de noter la justesse des propos tenus, et l'actualité qui fait rage: les concernés récidivent en 2006.

Libellés : Ma vie ne vaut rien, Triste monde tragique

posted by Monsieur H at 19:55 16 comments

lundi, mai 15

La complainte du convoqué

Outre le fait qu'il n'ait pas rendu par mégarde son devoir surveillé de français (pourtant dûment réalisé) à la fin de la séance, l'actualité de H. est rythmée (d'ici peu je vais vous faire croire que ma vie est rock n'roll) par sa convocation toute récente à ses trois épreuves anticipées du baccalauréat. Le mot est dit, la date est lâchée : c'est le 26 juin que la pauvre victime que je suis passera sur la casserole, et peut être même sur du Rousseau (ce qui n'est pas très humain). Car en effet on l'a vu, H, en plus d'avoir une vie folle (par exemple il a vu sur la rediffusion de Drucker à 2heures du matin Jack Lang manger de la soupe de tête de poisson !) a un léger différend avec ledit auteur et l'évocation mielleuse de ses sentiments pouacres. Mais bref, passons, puisque monsieur a sa place au Panthéon il mérite bien qu'on l'étudie et qu'on tyrannise des générations de lycéens qui préfèreraient sans doute rester illettrés quoi qu'il arrive plutôt que de subir encore et toujours le pourquoi et le comment (mais aussi hélas le parce que et le ainsi) du vol par Jean Jacques d'un ruban sans valeur -il y a de cela près trois siècles- dont du reste, tout le monde se fout.

L'exemple du ruban volé n'est pas anodin, car c'est effectivement ce qui a constitué ce jour un bac blanc oral pour H. Il s'en est tiré avec brio, et même mieux, sans avoir sous mes yeux mon substitut de travail préalable -j'avais en effet prêté mon étude de texte à quelqu'un-. La note approximative aurait été 8/10.

Sinon les enfants, la prochaine note sera le 18 de ce mois, et nous verrons comment les penseurs vont, mais comment les idées restent. D'ici là, suspens.

Libellés : Ma vie ne vaut rien

posted by Monsieur H at 23:19 7 comments

jeudi, mai 11

Petit mot issu du smog

La scène se passe dans la nuit du 10 au 11. La température et la pression atmosphériques semblent propices à un sommeil reconstructeur. La volonté est aussi de la partie : 11h30, extinction des feux. Je me couche et ne dors pas. Je regarde vaguement la télé, ce qui me tombe sous l'oeil. Le sommeil ne vient pas.
Je n'ai pourtant aucun tourment, mon confort matériel est quasiment à son summum, même si je dois dire qu'il faudrait que je me rachète un stylo rouge. Pas de quoi se tailler une insomnie. Et pourtant... 01:00 AM. Plus ou moins. Je décide de lire. Je prends Zazie dans le métro, ça faisait longtemps que je n'avais pas lu ce livre. Non pas que mes lectures sur Nietzsche ne soient pas intéressantes, mais une musique précédemment entendue m'avait donné envie de Paris, et de toute façon, ledit livre est à portée de main, tandis qu'aller chercher l'autre serait synonyme de sortir de ma couette. Hors de question. Je lis un chapitre, puis deux et trois.
Je n'ai même plus envie de regarder l'heure. Je tourne dans mon lit, le sommeil ne me vient toujours pas. Soit. Un bref bilan de ma vie en ce moment est dressé en moins de 5 secondes, et je ne vois pas ce qui trouble mon repos. Conclusion : il fait chaud, j'ai vraiment pas à me plaindre, des gens crèvent sur la Terre. Mais quand même j'ai chaud, et il est tard, je dois devenir ultra-libéral à ces heures là, une sorte d'Alain Madelin, de mister Hyde de l'humain que je suis. Peu importe.

Toujours est-il que cette journée post-insomnie fut... comateuse. Plus que la placidité me caractérisant, j'étais en parfait décalage avec le monde m'entourant. Entre parenthèses, des cours, et puis le trajet de retour. Je marche avec la musique dans une seule oreille, histoire d'être conscient un minimum. Comme toujours je calcule la vitesse de mes pas de façon à ne pas être obligé de passer devant qui que ce soit. Mais il n'y a pas grand monde sur la route, j'échappe même au flux de collégiens survoltés. Seul élément notable, l'inclinaison à 70° de mon corps qui a failli se vautrer sur les pierres qui l'ont fait préalablement glisser. Une honte monumentale. Je ne sais quel miracle m'a fait éviter le pire. Triste épisode, mais enfin, passons.

Finalement, nous expliquerons cette perte de sommeil par le relatif décalage horaire (spatio-temporel diront certains...) du rythme de vie de ces vacances. Enfin, on se plaint pas, on témoigne juste.

Libellés : Ma vie ne vaut rien

posted by Monsieur H at 19:43 8 comments

lundi, mai 8

H a testé pour vous la soirée en solitaire.

Je vous déconseille très vite la soirée de l'aigri seul dans son coin, parce que c'est sûrement pas votre truc. Pour ma part je m'en fous. Mes relations sociales nocturnes et virtuelles (car H. est grand consommateur de MSN) s'étaient donné le mot : désertion à partir de 20h, si bien que je me suis retrouvé planté là, avec personne à qui parler (personne de bien à qui parler, i.e. sans petit smiley qui clignote et qui a un minimum de conversation tenable sorti du langage SMS. C'est à dire tout simplement des gens qui ne sont pas des quiches, CQFD). Une semaine auparavant cela ne m'aurait pas dérangé, mais les choses ont bien changé depuis. Une sorte de scission espace temps, une fissure dans le cosmos (pire : une fracture sociale !). L'apocalypse est proche, ça se sent dans l'atmosphère. En effet comment ne pas céder à la mélancolie, lorsqu'on sait qu'approche, fatale peut-être, chiante sûrement, inévitable hélas, la sinistre rentrée des classes.

N'écoutant que son courage, H., - comme on le sait, toujours très en avance et très organisé- a pris les devants. "S'il ne me reste que 24 heures avant ma mort la rentrée des classes, je les passerai en pénitence", se dit-il, courageusement. Aussitôt dit, aussitôt fait. Comble des supplices, H. a refoutu pour la première fois depuis quelques mois son nez dans l'infection pré-romantique de ses textes de Rousseau. Ca pue d'ici le subjonctif imparfait utilisé dans la disgrâce... (Dussé-je encore souffrir l'opprobre éternelle d'une lassitude tourmentée par le funeste avènement et blah, blah, blah...) Une chose à dire: qu'il me soit permis de n'en relire jamais.

Mais c'est pas grave, on survit, pour le moment...

Listening to : [ Sonate au clair de lune - Ludwig van Beethoven ]

Libellés : Ma vie ne vaut rien

posted by Monsieur H at 01:00 7 comments

mercredi, mai 3

Et pendant ce temps là en France et au XXIème siècle

Les travailleurs travaillent, les chômeurs chôment, et comme de tous temps, les crapules crapulent et les Dominique de Villepin trahissent, bouillonnent, loosent, démissionnent et ça fout la merde, aussi peu nombreux soient-ils.

Mais certains ont la solution à tous nos problèmes. Les français gueulent ? La France est irréformable ? Vous voulez que ça change (sans se forcer à faire de bonnes réformes hein, faut pas pousser) ? Vous en rêviez, Jean François Copé l'a fait. Il nous l'avait promis, il arrête la langue de bois, et de fait il fallait bien nous faire comprendre que nous les français on est pas (plus ?) des Lumières, ou en tout cas pas à son goût. Il choisit donc de nous apprendre la vie comme on apprend la table de 3 ou reconnaître leur droite de leur gauche aux enfants : une grande pédagogie ! Ainsi il sort dans le courant mai un jeu de simulation budgétaire au niveau étatique. Aucun doute à avoir, nous comprendrons bien que la politique UMP était la seule valable, et ça nous crevait les yeux, ignares et arrogants que nous sommes.

Je le testerai bien sûr en temps voulu. D'ici là on parie que ceux qui feront le plus de points seront ceux qui privatisent ? Les français sont sûrement trop bêtes pour s'en rendre compte, le gouvernement nous le répète pourtant suffisamment depuis quelques années...

Libellés : Monsieur H a des désirs d'avenir, Triste monde tragique

posted by Monsieur H at 01:55 12 comments

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